de Bleu-Rouge » Jeu 30 Mai 2024 07:30
ASBH : "Joueur foufou", "Il pue le rugby", "Très fort sur les un contre un"... portrait de Gabin Lorre, l'insaisissable arrière de Béziers
ABONNÉS
Gabin Lorre, toujours dangereux quand il s'intercale dans la ligne.
Il crève l’écran cette saison avec le numéro 15 dans le dos. Retour sur le parcours de Gabin Lorre, 22 ans, qui pourrait rapidement évoluer en Top 14, avec l’AS Béziers Hérault ou ailleurs…
Si 2021-2022 était l’année de la révélation, la saison passée, celle de la confirmation, l’exercice 2023-2024 est celui de l’explosion pour Gabin Lorre.
L’arrière de l’ASBH a montré beaucoup de choses, parfois trop, à l’image de son fessier lors d’un essai en solitaire à Dax.
Avec 13 essais inscrits, des relances du fond du terrain, mais aussi des passes décisives pour son coéquipier Raffaele Storti (21 essais), Lorre transforme tout ce qu’il touche en or.
A lire aussi : ASBH : Clément Ancely, Samuel Marques et Gabin Lorre, un trio qui a porté Béziers cette saison
Le ballon ovale, le jeune Gabin le prend dans ses mains une première fois, à l’école de rugby du RCO Salagou, à l’âge de 4 ans. "J’ai commencé le rugby, il m’a suivi, puis notre frère Marius s’y est mis plus tard, même ma mère", confie Tanguy, le grand frère, de deux ans son aîné.
À 12 ans, le Lodévois tente l’aventure du côté du MHR. Il y rencontre Jules Danglot, actuel demi de mêlée au RC Toulon. "Je me souviens qu’il jouait numéro 10 et butait avec un vieux plot rouge (rires)", raconte l’Ex-Montpelliérain. Pourtant, après quatre ans sous le maillot des Cistes, Gabin Lorre n’est pas conservé… "C’est un peu salaud, parce que c’est au niveau du gabarit qu’il ne le garde pas", se souvient Tanguy Lorre.
"À Montpellier, c’était la grande mode de rentrer dans des critères de taille, de poids…", précise Danglot.
De demi d’ouverture à arrière
C’est à Pézenas, que le jeune Gabin rebondit et s’affirme, prend quelques centimètres et quelques kilos, pour disputer de belles phases finales en 2018 (vice champion d’Occitanie Juniors).
"Il a vu à Pézenas qu’il avait un niveau de fou et a pu se montrer lors des sélections départementales", note son frère aîné.
À son avantage sous le maillot violet du Stade Piscénois, Lorre file à l’ASBH, chez les Crabos (U19) en 2019. Le coach de l’époque, David Theillet se rappelle d’un "joueur un peu foufou, qui pue le rugby, avec un très beau pied gauche."
Passé, entre-temps de demi d’ouverture à l’arrière, Lorre connaît ses premières minutes en professionnel, un soir d’octobre 2021, sur la pelouse de Charles-Mathon, à Oyonnax. Cette première saison, il dispute huit rencontres et termine l’année en tant que titulaire, à seulement vingt ans. Il attaque l’exercice suivant avec le numéro 15 sur le dos pour disputer 18 matches en inscrivant 7 essais.
Cette saison, Gabin a montré qu’il n’était plus ce gamin, mais un cadre de l’équipe. "C’est un petit jeune qui est humble, qui a toujours le sourire aux lèvres, aime rappeler Charly Malié, joueur d’expérience faisant office de mentor. Il nous amène sa folie."
"Je lui souhaite d’aller goûter au Top 14"
Entre son doublé pour arracher un match nul contre Vannes, en début de saison, son interception à Montauban, son essai “déculottée” à Dax ou encore la conclusion d’une relance de 90 mètres, contre Brive, Lorre a montré que les promesses placées en lui étaient justifiées.
Joueur de duel, "il est très fort sur les un contre un, à chaque fois qu’il porte le ballon, il crée des espaces autour de lui", juge Jules Danglot.
Une saison référence avec des coups d’éclat et quatre drops inscrits dont certains à très longue distance, qui pourrait pousser le prodige vers l’élite du rugby français, lui qui est très courtisé, malgré sa prolongation jusqu’en 2027 à Béziers.
Vous ne verrez rien de plus beau cette semaine ?
Gabin Lorre s’est illustré sur la pelouse de Rouen avec un drop de près de 60 mètres qui a permis à @ASBHOfficiel de revenir dans la partie.
Malheureusement pour les Rouge et bleu, cela ne les aura pas empêchés de s’incliner.… pic.twitter.com/ke10e7anch
— Rugby PRO D2 (@rugbyprod2) April 8, 2024
"Il a un bel avenir devant lui parce qu’il est très complet, loue Charly Malié, son ouvreur à l’ASBH. Je lui souhaite d’aller goûter au Top 14 parce qu’il a largement sa place, mais peut-être dès la saison prochaine avec Béziers… Ça serait magnifique…"
Vendredi soir, à Vannes (21h), il sera l’une des principales armes du collectif biterrois, pour réaliser un exploit de plus.
Vannes-ASBH : "On compare souvent les deux équipes mais on est meilleurs qu’eux", le Biterrois Charly Malié se dit "motivé à 300 %" pour la demi-finale de vendredi
Le Biterrois Charly Malié s'est montré décisif sur l'essai de la victoire (33-31) face à Brive, vendredi dernier en barrage de Pro D2.
Confiant et surmotivé, le N.10 de Béziers a lancé le match contre Vannes, ce mercredi, à l'occasion d'une conf' de presse offensive à souhait.
Ici, à Béziers, ce n’est pas comme ailleurs. Charly Malié (32 ans) en a apporté l’éclatante démonstration, ce mercredi en conférence de presse d’avant-match, en démontant tous les clichés langue de bois généralement accolé à ce genre de rendez-vous.
Entre sérénité non feinte et intime conviction, le demi d’ouverture de l’ASBH a fait montre hier d’un "body language" particulièrement offensif avant d’affronter Vannes, vendredi soir au stade de la Rabine (21 heures), en demi-finale de Pro D2. Qu’on se le dise : Charly Malié possède l'oeil du tigre. Le match est lancé, la température monte, les "darons" de l’équipe sont motivés comme jamais.
A lire aussi : ASBH : comme face à Brive, Béziers peut s'appuyer sur sa condition physique pour bien finir les matches
A lire aussi : Vannes-ASBH : défense et fer et caractère identitaire, Béziers sait où il va mettre les pieds vendredi en demi-finale
C’est un rêve pour nous
Charly, avez-vous bien récupéré de votre match contre Brive la semaine dernière en barrage (victoire 33-31) ? Qu'en retenez-vous ?
C’était magnifique. Rien que d’en parler, j’ai encore des frissons, je repense à ce stade qui se lève, Hans (Nkinsi), comme un symbole, qui marque son premier essai. Ce sont des moments extraordinaires, je sais qu’on est capables de les revivre dans 15 jours à Toulouse (pour la finale d’accession au Top 14), c’est un rêve pour nous. On est prêts, on va aller à Vannes avec de grosses intentions et de grosses ambitions.
\ud83d\udd25BEZIERS EXPLOSE DE JOIE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Les Biterrois arrachent un essai à la 87e et reprennent 2 points d'avance !!!!!! CE MATCH EST FOUUUUU !!#ASBHCAB #ProD2 #Rugby #Béziers #ASBH #BarragesProD2 #CAB #Brive pic.twitter.com/VTKUJOC28C
— Le Top14 Pas Officiel 2.0 (@Top14OffBis) May 24, 2024
Physiquement, c’était un match très engagé, un des plus engagés de la saison. Après, il y a aussi la fraîcheur mentale. Au lendemain d’une victoire comme celle-ci, on a envie de continuer d’y goûter, d’avoir la chance de rejouer des matches de cette intensité-là. Surtout avec tout ce qu’on a vécu autour de ce match. Ça a été dur, mais on a récupéré. On est à 300 %, on a hâte d’être vendredi à 21 heures pour en découdre.
On n’a pas la faveur des pronostiqueurs mais nous, au club, on sait qu’on est capables de faire de grandes choses
Vous dites souvent que l’histoire est tellement belle qu’elle ne peut pas s’arrêter là…
On sait d’où on vient et on sait ce qu’on veut. On l’entend autour de nous : "Béziers, c’est petit, donc la saison est plus que réussie." Après, quand tu es deuxième à cinq, six journées de la fin, tu as envie d’aller chercher plus. Pourquoi eux, et pourquoi pas nous ? L’appétit vient en mangeant.
Là, c’est un match très important, on n’a pas la faveur des pronostiqueurs mais nous, au club, on sait qu’on est capables de faire de grandes choses, on l’a montré cette année. On va être humbles, on va y aller mollo, mais moi j’ai 300 % confiance en ce groupe. J’espère que ce que je viens de dire portera ses fruits.
Béziers, équipe joueuse et enthousiaste, est resté fidèle à sa philosophie de jeu toute la saison. Vannes jouit aussi de la même réputation, ça promet une belle empoignade
On compare souvent les deux équipes mais on est meilleurs qu’eux, voilà. (Silence.) On s’expliquera vendredi. Il y a deux belles attaques, une belle opposition. Je mets un peu d’huile sur le feu, soi-disant on se ressemble, mais on verra vendredi qui sera vainqueur.
On a un demi de mêlée (Samuel Marques) qui a presque 40 ans (35 en fait), qui est chauve, mais on dirait qu’il a 18 ans
L’insouciance d’un Gabin Lorre symbolise votre saison. Vous semblez hermétique à la pression ?
Souvent on nous l’a reprochée (cette insouciance). Lors de la défaite ici (17-18 au stade Raoul-Barrière) face à Provence Rugby, on nous a reproché de ne pas prendre les points. Ce n’est pas grave, dès le week-end prochain, même si on refait les mêmes erreurs, elles sont transformées en points positifs, parce que parfois, on asphyxie les équipes, on arrive à marquer un, deux, trois essais et le match est gagné. Contre Aix, on a essayé mais ils viennent nous punir à la 83e minute.
C’est une force de notre équipe, on a des avants qui bougent bien, qui aiment le jeu aussi, même si parfois ils nous gueulent dessus (les trois-quarts) pour qu’on tape au pied et qu’on aille jouer chez l’adversaire. On le prend avec le sourire. On a un demi de mêlée (Samuel Marques) qui a presque 40 ans (35 en fait), qui est chauve, mais on dirait qu’il a 18 ans. On a cet ADN-là, Vannes aussi, ça va être une belle confrontation.
ASB : "PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE BÉZIERS" !
CE qui ne tue pas rend plus fort".
"La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque fois"!