Monsieur Bouscatel,
J’ai appris que vous aviez reçu des menaces, sous différentes formes, et permettez moi de vous dire que je le regrette. Je condamne ces agissements le plus fermement qui soit.
Mais cette désapprobation, sans équivoque, n’enlève rien au fait que votre venue est tombée comme un cheveu dans la soupe, et comprenez-le, fait rêver peu de monde à Béziers... Pourquoi ?
D’abord, vous êtes toulousain et quiconque a un peu baigné dans le landerneau rugbystique comprend bien que c’est un énorme caillou dans votre chaussure. Imagine-t-on Bernard Tapie reprendre les reines du PSG ?
Quand on sait que la situation dans laquelle nous sommes est due à un déficit chronique et cumulatif, vous comprendrez que lorsque vous affirmez, en plus (!), ne pas avoir d'argent à mettre dans notre club, cela laisse encore plus dubitatif.
Oui Christophe Dominici a proposé un projet séduisant, structuré, ambitieux. Très ambitieux.
Où est le votre ? Vous avez dit vouloir « développer » le club. Mais avec quel argent ? Vous êtes au courant de la situation de la région, je n’en doute pas : on ne pourra trouver localement que des ressources pour monter un budget de ventre mou de proD2. Au mieux. C’est ce qu’ont fait les dirigeants actuels, bon an mal an, ils ont eu le mérite de porter à bout de bras un club qui était exsangue à leur arrivée, et pas beaucoup mieux aujourd’hui.
Mais Béziers n’est pas Montpellier économiquement, et encore moins Toulouse. Sans un vrai et fort contributeur comment peut-on envisager le Top 14 ?
Car oui, c’est cela dont nous rêvons. Un rêve peut-être utopique mais qui n’est pas hors de portée si des personnes passionnées s’engagent avec leurs tripes, et aussi, un appui financier solide. A ce jour, vous n’avez fait montre ni de l’un ni de l’autre.
Des prétextes fallacieux et diffamatoires ont permis d’écarter Christophe Dominici des discussions de rachat qui, heureusement, ont semblé reprendre. Il a une équipe, jeune et dynamique, autour de lui. Et les moyens qui permettraient possiblement d’atteindre rapidement ce rêve.
Quelle est votre solution ? Merci d’avance de ne pas nous ressortir l’équipe actuelle qui, si elle a eu le mérite de sauver le club à une période très délicate, n’a pas l’envergure, mais a surtout perdu la confiance des supporters... Comment peut-on espérer bâtir un projet de la sorte ? Alors non, vous ne me faites pas rêver.
Il est possible que le rêve porté par Christophe Dominici s’écrase lui contre la dure réalité, mais il a su au moins ranimer la flamme. Ce sera peut-être éphémère... ou pas.
Tant d’autres clubs illustres ont sombré... C’est sûrement notre dernière chance.
Si vous n’avez pas les moyens de nos ambitions, merci de ne pas casser notre rêve.
Par respect de notre choix de ne pas survivre ad vitam aeternam en proD2.
Par respect pour le Rugby.