La baisse de fréquentation des stades est antérieure au COVID et touche aussi bien le foot que le rugby.
À ce sujet, j'ai un article des Échos que je vais chercher pour vous le donner.
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TRIBUNE
Opinion | Comment enrayer la baisse de fréquentation des stades en France
L’expérience proposée aux spectateurs dans les stades français s’est peu renouvelée face à des attentes qui ont, elles, évolué. Pour éviter que nos stades ne se vident davantage, il est urgent d’enrichir l’expérience des spectateurs en tirant profit des nouvelles technologies, préconise Raphael Casteau.
Publié le 9 mars 2020 à 14:35Mis à jour le 9 mars 2020 à 14:37
Les taux de remplissage des stades français sont faibles et en baisse. L’affluence moyenne dans les stades de Ligue 1 et Top 14 avoisine 72 % . Elle chute à 40 % en Ligue 2. En baisse continue de 4 points en Top 14 et en Ligue 2 depuis trois ans.
Ce n’est pas une surprise : dans la plupart des tribunes, l’expérience proposée au public n’a quasiment pas évolué depuis l’Antiquité ! Or les habitudes de consommation ont changé. Les spectateurs consultent leur smartphone au stade environ toutes les 7 minutes, se plaignent du manque de connectivité, aimeraient accéder à des replays, ne consomment pas sur place en raison d’un temps d’attente trop long aux buvettes.
En parallèle, l’expérience télévisuelle des amateurs de sport s’est considérablement enrichie. Les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour produire des écrans de qualité spectaculaire. Les diffuseurs utilisent la réalité virtuelle pour immerger le téléspectateur dans l’ambiance du stade sans quitter le confort du canapé. Si les nouvelles technologies permettent d’amener l’émotion du stade dans le salon du téléspectateur, vont-elles détourner les fans des enceintes sportives ?
Repenser la fan experience
Il est urgent d’enrichir l’expérience des spectateurs en tirant profit des nouvelles technologies. Les sources d’inspiration ne manquent pas. Le Barclay’s Center de New York permet aux fans de publier des messages sur les écrans géants depuis leur smartphone. Les New Orleans Pelicans, franchise de basket-ball évoluant en NBA, ont mis le public au défi de deviner le nombre de points, de rebonds, de contres par joueur, via une application mobile, avec des récompenses à gagner.
Grâce à la blockchain, l’UEFA a sécurisé l’ensemble des ventes de billets grand public pour la Super Coupe de football 2018 pour prévenir le risque de revente onéreuse et la mise en vente de faux billets dans le marché secondaire. Le Groupama Stadium - le stade de football de l'Olympique lyonnais - propose un service de paiement sans espèce aux multiples bénéfices : augmentation des recettes, réduction des files d’attente, facilitation de la comptabilité.
L’application mobile de Roland Garros incite les fans à se promener dans les travées et à collecter différents «badges» digitaux de partenaires. Le Stade Toulousain, pour le rugby, offre la possibilité de revoir une action sur son smartphone sous différents angles. Plus original, l'entreprise Spalk permet aux fans de devenir commentateur sportif le temps d’un match ou d’écouter depuis les tribunes les commentaires d’un autre spectateur voire d’une personnalité.
Vers des «smart stadiums»
Les stades les plus avancés adoptent une approche digitale plus holistique, dite «smart stadium». Equipés de capteurs disséminés dans le stade et d’une «data war room» centralisant et analysant les données, ils pilotent en temps réel un grand nombre de données (affluence, parkings, buvettes, merchandising, billetterie, réseaux sociaux). La collecte et l’analyse de ces données permet de redéployer le personnel du stade (sécurité, réparation, nettoyage) en fonction des besoins et à rediriger le flux de spectateurs via des panneaux de signalisation ou sms.
Une application spectateurs permet de visualiser le temps d’attente aux buvettes, aux toilettes, à la sortie du stade. Les stocks de merchandising/buvette sont ajustés en temps réel en tenant compte de données contextuelles telles que la météo.
Pour profiter de ces nouveaux services, l’avènement de la 5G est une véritable aubaine. Comparé au WiFi, elle offre une qualité de service et de sécurité supérieure et garantie. Comparé à la 4G, le débit est multiplié par plus de 10, le nombre de connexions simultanées au kilomètre carré est multiplié par 100 et la latence est divisée par 10, permettant notamment l’exploitation des usages autour de la réalité augmentée. La démonstration en a d’ailleurs été faite en Corée du Sud pour le lancement de la saison de base-ball lorsqu’un dragon en réalité augmentée a survolé l’Incheon SK Happy Dream Park avant de se poser sur la pelouse.
A l’aube des grands événements sportifs internationaux en France comme la Coupe du monde de rugby 2023 ou les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, une expérience augmentée à l’aide du digital permettra de multiplier les services, révolutionner les usages, faciliter les interactions entre les spectateurs, faire des spectateurs des acteurs du spectacle… et donc générer davantage d’émotions et d’engagement.
Raphael Casteau est consultant en engagement client chez Capgemini Invent.
https://www.lesechos.fr/idees-debats/ce ... ce-1183266