Bleu-Rouge a écrit:À Béziers, un an après l’arrivée des repreneurs, une question demeure toujours : où va l’ASBH ?
Rugby XV, Béziers, Pro D2, ASBH
Publié le 31/10/2025
L’année écoulée, marquée par l’arrivée de repreneurs, n’offre aucune perspective reluisante du côté de l’ASBH.
Il y a quasiment un an jour pour jour, une vague d’espoirs envahissait Raoul-Barrière. Après l’escroquerie émiratie de l’été 2020, obligeant la mairie à porter le club à bout de bras, de nouveaux repreneurs débarquaient : un fonds d’investissement irlandais nommé Strangford Capital. Enfin. Et ils présentaient bien, avec notamment l’excellent communicant Andrew Mehrtens, légende All Black et ancien joueur puis entraîneur de Béziers. Un mirage. Un semblant de nouvelle ère, finalement point de départ d’une crise latente.
Derrière les apparences, et même s’ils n’ont pas annoncé monts et merveilles à leur arrivée, leur présence au sein de l’ASBH reste toujours un mystère. Pour l’argent ? "Reprendre une activité sportive n’est pas rentable", rappelle Patrick Wolff, économiste du sport et ancien vice-président de la Ligue nationale de rugby de 1999 à 2017. L’argument économique ne tient pas, donc.
Prévisible
Alors, un an plus tard, la question "où va Béziers ?" est toujours d’actualité. Pire, la réponse "dans le mur" est dans plus en plus de bouches. La faute à des résultats médiocres (12e au général) depuis le début de saison, ainsi que d’autres événements, presque lunaires, comme la retenue sur salaire surprise des joueurs pour financer les petits déjeuners organisés par le club, ou bien quelques débordements alcoolisés de dirigeants hors Raoul-Barrière.
La direction actuelle, pilotée par on ne sait trop qui, a finalement mis à l’écart ses deux sbires, l’entraîneur principal Rory Teague, et le directeur sportif, Johnny Howard. La mairie, assez étonnamment, en a été l’instigateur. David Irazoqui, l’entraîneur de l’attaque, a été promu numéro un. Il va avoir la lourde tâche de redresser une équipe qui doit composer avec sept joueurs en moins dans son effectif professionnel par rapport à la saison dernière. Et les périodes de doublons vont arriver.
Cette situation instable, beaucoup la voyaient venir. L’absence de mesures concrètes, de projet palpable, en inquiétait plus d’un dès novembre 2024.
Aucune mesure concrète
Le bénéfice du doute a d’abord profité un temps à ces repreneurs, représentés par le président Robert Skinstad, ancien Springbok. "Laissez-leur une chance", réclamaient certains.
Mais leur silence absolu pesait en interne. Pour rappel, une saison se jouait, un recrutement et un avenir étaient à anticiper. Le staff, les joueurs et l’administration naviguaient à vue. "On ne sait pas ce qu’ils font ni où ils sont", soufflaient des proches du club.
Il a fallu attendre six mois pour que Skinstad sorte enfin du silence. Et ses propos n’ont pas vraiment rassuré. "L’ASBH doit reposer sur un modèle économique pérenne", déclarait-il. Jusqu’ici, tout le monde était d’accord. Mais quels seront les leviers pour atteindre ce modèle ? "Nous aimerions de nouveaux partenaires, conserver de bonnes relations avec les anciens et nous avons entamé les discussions pour la diffusion d’un documentaire qui représenterait une belle somme", ajoutait-il. Aucune annonce concrète. Et toujours pas de nouvelle du documentaire.
Ensuite, l’avenir du staff piloté par l’omniprésent Pierre Caillet, adoré du vestiaire, a été évoqué. "Il n’y aura pas de changement", rassurait Robert Skinstad. Dix jours plus tard, Caillet était invité à partir. Chico Fernandes, pilier emblématique du club, n’aura pas non plus la reconversion d’entraîneur des avants qu’on lui avait promise.
Autre sujet mis sur la table, le budget, de 9,4 millions d’euros à cette période. "Nous aimerions l’augmenter, qu’il soit au-delà de 10 millions. C’est ce budget qui sera présenté, fin mai, à l’Autorité de régulation du rugby (A2R)". Fin octobre, le budget est toujours de 9,4 millions. Et une échéance importante avec l’A2R arrive au mois de décembre. Sachant que, dans l’équation, les actionnaires doivent prendre en compte dans le budget, les jugements aux prud’hommes de Pierre Caillet et Arthur Bachès (directeur général), tous virés. Le chèque final pourrait être salé (plusieurs centaines de milliers d’euros).
On peut aussi souligner que la masse salariale est restée la même que la saison passée, alors que sept joueurs partis cet été n’ont pas été remplacés. Et dans le même temps, le président visait un "top 6, voire un top 4" pour la saison en cours.
Flou
Après tout, que de nouveaux actionnaires décident de tout changer, même si les choses ne fonctionnaient pas si mal, pourquoi pas. Qu’ils souhaitent mettent leur patte, cela paraît même normal. Mais ne proposer aucun outil pour que le club continue de tourner, qui plus est un club avec une identité si forte et si important pour la ville, voilà ce qui dérange.
En interne, des membres de l’encadrement nous confiaient en début de saison : "Ne vous en faites pas, beaucoup d’argent arrive. Beaucoup."
Pour le moment, rien ne se passe, rien ne se dit, à part la volonté d’investir dans la formation. Les actionnaires majoritaires sont absents, à se demander qui pilote le navire. Andrew Mehrtens, annoncé co-président, reste transparent.
"Il y a pas mal de choses floues", assurait Pierre Caillet le 7 novembre 2024 après l’annonce du rachat. Un an plus tard, la déclaration est toujours d’actualité.
Les dates clés
14 juillet 2020 : le projet émirati, piloté par un certain Samir Ben Romdhane, est mort dans l’oeuf avec le lot de conséquences que l’on sait.
11 août 2021 : la mairie de Béziers annonce reprendre les rênes du club en rachetant 68 % de la SASP du club via une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif).
30 mai 2024 : première demi-finale du club depuis la remontée en Pro D2, en 2011.
7 novembre 2024 : après des années à chercher de nouveaux repreneurs, Robert Ménard et sa municipalité vendent les 68 % de la SASP, soit environ 1,7 million d’euros, au fond d’investissement irlandais Stranford Capital, un consortium d’investisseurs où figure Eddie Jordan, ancien patron d’écurie de Formule 1 et entrepreneur reconnu. Andrew Mehrtens et Robert Skinstad, ancien All Black et ancien Springbok, représentent ce fonds d’investissement à Béziers et deviennent présidents.
6 mai 2025 : après des mois de silence, Robert Skinstad prend la parole et présente un projet basé sur la recherche de partenaires, la diffusion d’un documentaire et l’importance du centre de formation. Il assure que le staff en place ne bougera pas.
17 mai 2025 : Pierre Caillet, entraîneur principal depuis 2020, est invité à partir.
20 juin 2025 : Rory Teague, le technicien anglais passé notamment par Bordeaux-Bègles et le Racing 92, est nommé entraîneur principal. Johnny Howard devient directeur sportif.
28 octobre 2025 : Rory Teague et Johnny Howard sont écartés de l’équipe première, David Irazoqui est promu.
D'où vient ce torchon ?
ce n'est pas complètement faux, mais la manière de présenter est très méprisante et à charge...
