de eltorero » Ven 13 Nov 2020 06:24
De rien Drop.
Entretien avec Popo toujours sur l indep.
USAP-Béziers - Porical : "Jeune déjà, il y avait une grosse rivalité"
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Héros du titre de 2009 avec l'USAP, l'arrière international Jérôme Porical (35 ans, 4 sélections) a terminé sa carrière à Béziers (2017-2020). Avant le derby de samedi (21h à Aimé-Giral), il se livre.
Vous avez pris votre retraite la saison dernière. Que devenez-vous ?
J'avais enchaîné sur l'entraînement, avec notamment le jeu au pied avec Béziers, sur toutes les catégories du club jusqu'aux pros : quatre, cinq heures par semaine en gros. En plus de ça, j'ai aussi un créneau de deux heures avec le centre de formation de Béziers pour entraîner les trois-quarts. Ensuite, j'ai été contacté par l'association de l'USAP, qui m'a aussi demandé de faire le jeu au pied avec les cadets et crabos du club ; j'ai accepté. Je venais le lundi à Perpignan pour leur faire une séance de jeu au pied, même si c'est arrêté avec le confinement.
Aviez-vous déjà entraîné des jeunes durant votre carrière ?
Je l'ai eu fait à Lyon (2014-2017). J'y ai fini mon DE (diplôme d'état), puisque j'avais passé une première étape en 2005, quand j'avais à peine 20 ans. Cette année-là, j'ai pris les crabos sur le jeu au pied. Ça m'avait déjà permis de voir si ça me plaisait. Ce diplôme me permet aujourd'hui de travailler dans une structure associative ou professionnelle. Ça me plaît ; c'est un arrêt en douceur puisque je garde un pied dans le rugby. Cette saison va me permettre de voir où j'en suis au niveau de l'entraînement, voir si ça me plaît, si je continue, etc. Pour l'instant, ça se passe bien.
Savourez-vous votre retraite ou ressentez-vous le manque des terrains ?
Cet été, on a pris du bon temps en famille, on a bien profité de la plage sans avoir d'objectif et besoin de faire attention à ce que l'on fait. C'était plutôt cool. Je m'étais quand même préparé psychologiquement à arrêter, même si j'aurais aimé que ça se fasse sans ce fameux Covid et que je puisse au moins faire mon dernier match devant mes proches. Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Mais j'étais quand même préparé à arrêter donc ça va, je ne l'ai pas subi du tout. Ça ne me manque pas trop, si ce n'est lorsque j'allais au stade avant le confinement. Effectivement, là, tu as envie d'être sur la pelouse. Mais franchement, ça va.
Physiquement, vous respirez ?
Le corps se repose un peu, mais d'un côté il perd aussi le rythme. Je cours un peu pour m'entretenir un minimum, mais j'ai des vieilles douleurs qui ressurgissent, comme une pubalgie que j'avais pu avoir à mes 19 ans. Elle revenait de temps en temps sur les prépas physiques l'été. Le fait que le corps se soit mis en repos pendant quelques mois, quand tu redémarres la machine, tu as deux, trois douleurs. J'ai eu deux grosses blessures dans ma carrière, une cheville et un genou, mais j'avais plutôt bien récupéré. Je m'en tire pas trop mal.
"Pas facile de jouer contre l'USAP, d'autant plus avec le maillot de Béziers"
Que vous inspire l'USAP-Béziers de samedi ?
Même si c'est un temps que je n'ai pas connu, parce que je n'étais pas né, ça m'inspire des confrontations à l'époque du grand Béziers. Notamment lorsque mon père (Gérald) jouait à Perpignan. C'était vraiment le gros derby, deux grosses écuries du championnat de France. (il s'interroge) Enfin derby je ne sais pas, Narbonne était plus proche quand même. Mais quoi qu'il en soit, ça reste deux équipes de la même région, avec une grosse histoire et du coup, des matches qui sortent un peu de l'ordinaire. Je n'ai pu les connaître en tant que joueur qu'avec Béziers, puisque lorsque je jouais avec Perpignan, Béziers était en Pro D2. J'avoue que ce n'était pas facile pour moi de jouer contre l'USAP, ça ne l'a jamais été d'ailleurs, mais avec le maillot de Béziers encore plus.
Pourquoi ?
Je ne veux pas revenir sur toute l'histoire, mais signer à Béziers était compliqué dans un sens. C'était un club contre qui je jouais lorsque j'étais jeune à l'USAP et il y avait une grosse rivalité ; c'était déjà un derby. Quand tu es jeune, tu joues pour ton club, ton cœur, ton sang. À aucun moment je ne me disais qu'un jour je jouerais à Béziers, ce n’était pas possible. Du coup, ça a été compliqué d'y signer, mais je n'avais pas trop le choix non plus. Et pourtant, j'y ai vécu trois belles saisons, je me suis régalé et j'ai repris du plaisir à jouer au rugby. Il n'en reste pas moins que les matches face à l'USAP étaient très particuliers. Au final, je n'en ai joué qu'un, un mois après avoir signé (21-8 en septembre 2017). Ensuite, j'ai été malade lors du match retour où on gagne (22-23, janvier 2018). L'année suivante, l'USAP monte en Top 14 et l'an dernier, je suis blessé lors du premier match de championnat (23-13, août 2019) et le retour n'a jamais eu lieu pour cause de confinement.